Ce week-end, je suis allé voir une exposition au Musée des Beaux-Arts de Lyon.
L’exposition intitulée « Soulages XXIème siècle » présente une trentaine d’oeuvres, dont plusieurs tableaux inédits, de l’artiste Pierre Soulages. Représentant majeur de l’abstraction française, Pierre Soulages a fait de la couleur noire son signe distinctif.
Conçue en étroite collaboration avec l’artiste, l’exposition, qui fait suite à l’acquisition par le musée de trois oeuvres, montre les possibilités de l’outrenoir* : terme que Pierre Soulages invente pour décrire l’envahissement de la toile par la couleur noire, reflétant la lumière selon les états de surface de la matière picturale.
*Outrenoir : noir qui, cessant de l’être, devient émetteur de clarté, de lumière secrète.
Voilà pour la petite présentation.
Maintenant voici mes impressions.
Alors tout d’abord, Pierre Soulages était pour moi un inconnu jusqu’à ce jour, puis je dois dire aussi que je ne suis pas spécialement un grand fan de ce genre d’art. Surtout lorsque l’on vous présente un tableau monochrome comme une oeuvre d’art. J’ai jamais bien compris comment on pouvait rester ébahi devant une toile entièrement « ripolinée » d’une seule couleur !!! (pardon pour le terme :-))
Oui parce que vous allez me dire après tout, Noir c’est noir !! et bien non. Vous allez voir que c’est beaucoup plus subtil que ça !
Un petit film débute la visite pour nous présenter un peu la vie de Pierre Soulages, son atelier, sa façon de peindre… et deux choses m’ont marquées. La première c’est son âge : j’étais loin de penser qu’il avait 93 ans. Et puis pour quelqu’un qui ne peint que du noir, il a l’air d’être assez bon vivant, plein d’humour et très ouvert au monde.
La deuxième chose c’est quand il explique qu’il ne passe pas ses journées entières à l’atelier. Il peint par crises le jour ou la nuit. « Quelquefois, je vais à l’atelier et rien ne se passe. D’autres fois ça démarre, et alors là … » A ce moment là , il ne faut pas le déranger et d’ailleurs pour s’isoler, il dépose sur le sol, bien en vue, à quelques mètres de l’entrée de son atelier, un signal : un caillou gros comme le poing, entouré d’un lacet noir, qui veut dire : attendez !
Puis après cette petite vidéo on rentre dans le vif du sujet : l’exposition.
Et là ce qui m’a frappé, c’est le caractère très imposant des toiles. Elles s’imposent bien sà»r par leur présence mais elles ont aussi comme un pouvoir d’attraction. On se sent comme attiré et quasi obligé de s’y approcher comme si on voulait en faire le tour. Et c’est là que tout devient intéressant. En effet, il suffit d’un pas de plus à gauche ou à droite pour voir un aspect différent de chaque tableau. L’impression que le tableau s’anime. Ce qui était mat à droite devient brillant à gauche ou l’inverse. Puis tous les reliefs creusés dans la matière font apparaà®tre différents reflets qui changent selon l’angle de vue. Tantôt l’impression de voir du blanc ou bien du gris… Il faut vraiment le voir pour y croire. Mes photos ci dessous ne transmettent pas tout ça.
Pour conclure, je dois avouer que j’ai été assez impressionné. Ce mélange entre le noir et les reflets de lumière donnent finalement un large éventail de couleurs et du rythme à chaque tableau. Et tout cela est bien ordonné et maà®trisé par l’artiste.
Bref je n’ai pas été déçue et ça a été une belle expérience.
Il me reste à vous dire que l’exposition est à découvrir jusqu’au 28 janvier 2013
au Musée des Beaux-Arts – 20 places des Terreaux – Lyon 1er.
C’est ce que je fais qui m’apprend ce que je cherche. Ma peinture est un espace de questionnement o๠les sens qu’on lui prête peuvent se faire et défaire. Parce qu’au bout du compte, l’Å“uvre vit du regard qu’on lui porte. Elle ne se limite ni à ce qu’elle est, ni à celui qui l’a produite, elle est faite aussi de celui qui la regarde. Je ne demande rien au spectateur, je lui propose une peinture : il en est le libre et nécessaire interprète.
Pierre Soulages, 2002
Et voici le petit reportage qui m’a donner envie de voir cette exposition.
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