Bienvenue dans le Colorado Provençal

Me voici de retour pour la suite de ma balade en Luberon. Souvenez vous, dans mon dernier article, je vous ai laissé à  Roussillon. Je continue donc mon chemin en allant cette fois-ci un peu plus à  l’est pour rejoindre Apt. Puis encore une dizaine de kilomètres pour arriver à  Rustrel. Je vous ferais visiter le village dans un prochain article, mais pour le moment, je vous invite à  me suivre pour découvrir un lieu magnifique formé par l’érosion naturelle et la main de l’homme : Le Colorado Provençal.

Le site est une ancienne carrières d’ocre à  l’abandon et s’étend sur plus de 30ha. Elle a cessé d’être exploitée en 1992.
C’est une propriété privée, et les propriétaires des terrains, d’anciens ocriers, ont créer une association afin de sauvegarder le site et l’ouvrir au public.
Trois circuits balisés vous sont proposés : un de 5,5km, un autre de 3,8km et un dernier de 2,4km.
Le départ se fait depuis le parking des 1000 couleurs (compter 4€ pour y garer votre auto mais le parking est ombragé et un plan des circuits vous sera même remis)
Prenez aussi de bonnes chaussures, des passages sont quelques peu escarpés et n’oubliez pas non plus de prendre un chapeau et une bouteille d’eau, surtout si comme moi vous avez la chance d’avoir un beau soleil. 🙂

Si vous êtes prêts, c’est parti pour 3 bonnes heures de marche ! Et oui j’ai choisi de faire le grand parcours, et j’étais impatient de découvrir ce que le plan me proposait : Désert blanc, Sahara, Cheminées des Fées, cascade,…
C’est au premier kilomètre de marche, que mes yeux ébahis s’arrêtent pour admirer le Cirque de Barriès. Ici les ocres sont plutôt pâles mais les falaises sont déjà  impressionnantes. Ensuite le chemin continue de monter pour ensuite redescendre jusqu’au pied de ces falaises. Le chemin alterne entre sol sableux et pierres, ce qui permet de s’essayer à  empiler quelques cailloux histoire de marquer son passage.
Ambiance zen !
Il y avait des petits empilages un peu partout alors je m’y suis essayé, non sans mal, mais j’ai réussi 🙂
Ensuite on arrive sur une étendue de sable blanc entouré de pins, il ne manque plus que la mer ! C’est le désert blanc.

Cirque de Barriès

Cirque de Barriès

Ambiance Zen

Bon par contre tout ce blanc, avec le soleil, ça tire un peu les yeux… J’étais content ensuite de passer dans un petit sous bois, ou j’ai commencé à  voir un peu plus de couleur et en levant les yeux, on se demande bien comment certains pins arrivent encore à  tenir debout !
Puis l’on arrive à  un point de vue exceptionnel : Les cheminées des Fées.
Je n’ai jamais mis les pieds aux à‰tats-Unis mais ça m’a fait penser un peu au paysage que l’on doit trouver en Utah ou au Colorado. J’avais un peu l’impression de me trouver en plein Far West !
Et pourtant j’étais encore loin d’imaginer ce qui m’attendait par la suite, en voyant au loin de nouvelles falaises avec un dégradé de couleurs allant du rouge très foncé au blanc orangé, et en contrebas, le sol apparait vraiment rouge !

D’ailleurs le nom de l’état du Colorado, a été utilisé après la découverte d’or dans la région de Pikes Peak en raison du sol de grès rouge de la région. Il signifie « de couleur rouge », et est d’origine espagnole. Le Colorado est aussi appelé Colorful Colorado en raison du magnifique paysage de montagnes, de rivières et de plaines.
On est pas loin de la définition !
D’accord, il y a quand même une petite différence. Ici les falaises ne sont pas très très hautes et puis le trésor n’est pas le même : en Amérique c’était la ruée vers l’or, ici c’était la ruée vers l’ocre ! 🙂

Les cheminées des Fées avec au loin le village de Rustrel

Les cheminées des Fées

Je continue donc mon chemin vers de nouveaux horizons, mais déjà  je suis émerveillé par toutes ces formes, ces couleurs… Avant de rejoindre ce nouveau décor féerique, je découvre quelques rochers qui livre leurs secret. L’impression de voir comme une « explosion de couleur ». Puis j’arrive dans un sous-bois ou je fais un petit détour pour aller voir une cascade : La cascade du Petit Dégoutau.
Je dois dire qu’un peu de fraicheur était la bienvenue !
La cascade est vraiment petite et l’eau de ce ruisseau est limpide, mais j’imagine qu’en cas de pluie, ça doit être une autre histoire. Elle doit trainée tout le sable trouvé sur son passage et prendre une couleur plutôt jaune/orange. Elle doit aussi être du coup riche en ocre. Ce ruisseau se jette dans la rivière, la Doa, un peu plus loin.

Cascade du Petit Dégoutau

Après ce petit moment de fraicheur, je reprends le chemin pour arriver au pied de nouvelles falaises. Ici l’on voit bien les différentes couches de couleurs, c’est vraiment magnifique et en même temps assez énigmatique.
Dire que toutes ces couches se sont formées il y a des millions d’années !

Après ces falaises, le clou de la visite se profile devant moi : Le Sahara.

Là  j’y suis resté un petit moment à  profiter de cette couleur rouge et de toutes ces nuances d’orange, de jaune sur fond de ciel bleu.
Le circuit fait une boucle à  cet endroit et malgré les pancartes, (oui il y a des panneaux dans le Sahara 🙂 ) vu que je ne savais plus ou poser mes yeux devant la richesse du paysage, j’ai du oublier de tourner à  un endroit. Ce qui fait donc que j’ai fait au moins deux tours ! Pour mon plus grand bonheur finalement 🙂

Ayant réussi à  trouver la sortie, je regagnais doucement le parking, en longeant à  nouveau le petit ruisseau, jusqu’à  arriver à  un aqueduc. Au fil de la balade, on peux aussi découvrir ça et là  quelques vestiges du passé industriel.

La flore est aussi diverses et variées que les couleurs de l’ocre.

Et voilà , la balade est terminée !
Je ne sais pas vous mais moi toutes ces couleurs…  J’en ai encore pleins les yeux 🙂

Si un jour vous avez l’occasion d’aller dans le Luberon, je vous conseille fortement cette balade qui est bien plus impressionnante que le sentier touristique des ocres de Roussillon. C’est un vrai dépaysement de voir défiler ce paysage devant nos yeux. ça a quelque chose de magique, comme un spectacle ou l’on changerait le décor avant chaque numéro ! 🙂
Mais il faut faire attention, le milieu est fragile, il faut donc le respecter pour que les générations futures puissent profiter elles aussi de cette magie !
Et renseignez vous aussi si vous venez en été car avec les risques d’incendie, il est possible que des sentiers soient interdits d’accès.

Vous trouverez plus d’infos sur le site Colorado Provençal (Association des anciens propriétaires de carrières)
Ou encore sur Luberon.fr pour vous loger et/ou vous restaurer sur place, et aussi découvrir d’autres destinations.

A très vite pour la visite du village de Rustrel 😉