Après ma petite balade à Fontvieille dans le Massif des Alpilles, je vous propose aujourd’hui de migrer vers le Massif du Luberon.
Oh rassurez vous le voyage n’est pas bien long ! à peine 80km un peu plus à l’Est, mais il mérite le détour !
Cet article fait partie d’une petite série que j’ai intitulée « Les couleurs du Luberon »… et vous allez très vite comprendre pourquoi 🙂
Et donc pour commencer, je vous propose de me suivre sur le sentier des ocres de Roussillon.
Situé à quelques pas du village de Roussillon, le sentier des ocres est une invitation à la rêverie mais c’est aussi un magnifique voyage dans le temps.
En effet, il y a environ 300 millions d’années, ici la mer occupait toute la surface. Alors bien sur, les nombreux déchets organiques se sont mélangés aux grains de sable pendant plusieurs millions d’années. Puis, il y a quelques 100 millions d’années, la mer s’est retirée, laissant apparaitre au jour, ces dépôts sédimentaires. Le climat tropical de l’époque (des dinosaures) et ses nombreuses pluies diluviennes, ont transformés ces gisements de calcaire en sable ocreux. L’utilisation de l’ocre n’est pas nouvelle, pour preuve les peintures retrouvées dans la grotte de Lascaux, faites il y a environ 18 000 ans (avant notre ère) !
Il y a quelques deux-cents ans seulement, que l’homme a commencé à exploiter l’ocre. Au départ, il était transporté par mulet puis par tombereau à cheval. Ce n’est que 100 ans plus tard que l’ocre s’exportera dans le monde entier par le chemin de fer. Vers les années 1930, on produisait environ 40 000 tonnes d’ocre. Mais la crise économique de 1930 mettra progressivement fin à cette production industrielle.
Aujourd’hui seul quelques carrières sont exploitées. C’est le cas de celle de Gargas, pas très loin de là .
L’ocre est extraite soit à ciel ouvert, ou soit en galeries souterraines grâce aux explosifs. Ensuite, une fois mouillée, malaxée, lavée puis relavée… l’ocre sèche à l’air libre avant de rejoindre les moulins à broyer. Puis quelquefois elle fait un tour dans le four pour la rougir à point.
Ce paysage magnifique qui apparait devant vos yeux, formé il y a plusieurs millions d’années, se retrouve aujourd’hui classé afin de préserver cette richesse que l’homme et l’érosion ont façonnés. Ainsi depuis 2002, la commune de Roussillon l’a aménagé et l’accès au sentier est payant (2,5€). Deux sentiers vous sont proposés (environ 35min et 50min) et je vous conseille fortement de faire la grande boucle. Vous ne verrez pas le temps passé ! (je l’ai même fait deux fois !) 🙂
De nombreuses pancartes sont installées au fil de la promenade, permettant d’en apprendre un peu plus sur l’histoire de l’ocre mais aussi sur la végétation que l’on peut observer autour de nous. Une végétation assez particulière car en effet le sol y est sableux, ferreux et acide. Ainsi on peut trouver entres autres la bruyère à balai, l’orcanette, le thym, le romarin, le buis, le chêne vert, le pin maritime… L’on y trouve aussi pas moins de 26 espèces différentes d’orchidées et herbacées rarissimes.
La particularité de l’ocre est bien sur sa palette de couleur incroyable. La terre est tantôt rouge, tantôt orange. Mais elle passe aussi par le jaune, le vert ou bien encore le violet par endroit. Rarement, et c’est même la première fois que je voyais des falaises avec autant de couleur !
Et dans la palette de couleur ce jour là se rajoutait un beau soleil et un beau ciel bleu ! De quoi en prendre vraiment plein les mirettes 🙂
Comme je vous le disais, pour être utilisable, l’ocre a besoin d’être lavé et relavée pour être débarrassé de son sable et de toutes impuretés. Le sable y est présent à 90% alors même si cela est tentant d’en ramasser une poignée, ça ne sera pas très utile car vous ne pourriez rien en faire ! Et en plus vous risquez même une amende !
Alors faites comme moi, regardez, photographiez, émerveillez-vous, mais surtout respectez les lieux pour les générations futures 😉
Voilà , cette première partie des couleurs du Luberon prend fin. Je me retourne une dernière fois avant de quitter ce lieu magique, extraordinaire … (et tout autres adjectifs que vous voulez)
Un lieu qui d’après ce que j’ai pu lire sur un panneau, était le rendez-vous des enfants du village. Un lieu de galopades, dont ils revenaient, espiègles, en sachant qu’il y aurait réprimande sur l’état de leur jupe ou de leur pantalon… 🙂
Après avoir marché sur le sable ocreux de ce sentier, il est temps d’aller faire un tour dans le village de Roussillon, qu’en pensez-vous ? …
Alors rendez-vous demain ! 🙂
5 Comments
Quelles couleurs !!! C’est vraiment une ballade que je conseille… Un vrai régal…
Tout à fait, c’est un vrai régal pour les yeux 🙂
C’est somptueux! J’avais adoré le village mais n’avais pas pu voir le sentier des ocres…c’est chose faite! (et l’envie d’y retourner « pour de vrai » 😉 )
Ah oui il faut y aller, ça vaut le détour !
Il y a une chose que je n’ai pas pu voir, c’est le conservatoire des ocres. Du coup j’ai bien envie d’y retourner moi aussi 🙂
[…] donc la suite de ma balade à Roussillon. Et après avoir foulé cette terre rouge flamboyante du sentier des ocres, je vous propose donc d’aller faire un tour dans le village. Le village de Roussillon est, […]