Toute la journée, le docteur Amine, Israélien d’origine arabe opère à la chaîne les innombrables victimes de cet attentat atroce. Au milieu de la nuit, on le rappelle d’urgence à l’hôpital pour lui apprendre sans ménagement que la kamikaze est sa propre femme. Il faudra l’audace rare de Yasmina Khadra pour oser aborder un tel sujet. Dans ce roman extraordinaire, on retrouve toute la générosité d’un écrivain qui n’en finit pas d’étonner par son imaginaire et son humanisme.
Une histoire qui nous fait entrer dans un monde dont nous pouvons voir des images chaque jour aux infos.
Mais avec cette histoire, l’auteur nous fait découvrir le coté humain de ces extrémistes, et va vraiment chercher les raisons (ou du moins une partie, sinon ça se saurait et on ne parlerait plus de tout ça à l’heure qu’il est) qui peuvent pousser des personnes à sacrifier leur vie, à se transformer en terroriste, pour une cause qu’ils considèrent comme juste.
C’est le premier livre que je lis de cet auteur. J’en ai pourtant entendu parler avec ses autres romans : les hirondelles de Kaboul et les sirènes de Bagdad, mais je ne pensais pas un jour, lire un livre traitant d’un sujet aussi terrible.
Mais finalement c’est très bien écrit, ça se lit vite (3 jours) et j’ai trouvé cette lecture très intéressante.
“ – Dis moi, Naveed, toi qui a vu tant de criminels, de repentis et toutes sortes d’énergumènes déjantés, comment peut-on, comme ça d’un coup, se bourrer d’explosifs et aller se faire sauter au milieu d’une fête ?
– C’est la question que je me pose toutes les nuits, sans lui trouver un sens, encore moins une réponse.
– Tu en a rencontré, de ces gens ?
– Beaucoup.
– Alors, comment ils expliquent leur folie ?
– Ils ne l’expliquent pas, ils l’assument.
– Tu ne peut pas mesurer combien ça me travaille ces histoires. Comment bordel ! un être ordinaire, sain de corps et d’esprit, décide-t-il, au détour d’un fantasme ou d’une hallucination, de se croire investi d’une mission divine, de renoncer à ses rêves et à ses ambitions pour s’infliger une mort atroce au beau milieux de ce que la barbarie a de pire ?
Leave a reply